Huiles essentielles et aromathérapie Comment bien utiliser les huiles essentielles et végétales
Je vais vous expliquer ici ce qu’est une huile essentielle et pourquoi il est si intéressant de les utiliser. On verra comment elles sont fabriquées, quelles leurs principales propriétés et pour finir sur les précautions à prendre avant de les utiliser.
Les huiles essentielles sont employées depuis des milliers d’années comme des remèdes naturels. Bénéfiques pour la santé, elles apportent également une sensation de bien-être grâce à leur parfum qui influe sur l’humeur et l’atmosphère en général.
Dans de nombreuses cultures, les plantes aromatiques sont utilisées pour soigner et dans la préparation de rituels spirituels. Aujourd’hui encore, l’aromathérapie est considérée comme une médecine naturelle.
Comment passe-t-on de la plante au flacon ?
Tout commence par une plante aromatique qui contient des essences. Ce sont ces essences qui vont devenir plus tard des huiles essentielles.
La récolte des plantes
Tout commence dans le champ ou dans l’exploitation. Les huiles essentielles proviennent d’une grande variété de plantes. Les lieux de culture dépendent de la résistance au gel de la plante, des précipitations ou de l’irrigation qui lui sont nécessaires.
De nombreuses plantes aromatiques prospèrent dans les régions méditerranéennes et dans les zones subtropicales ou tropicales.
France : Angélique, cavi, carotte, cèdre, sauge sclarée, cyprès, fenugrec, genévrier, lavande, mélisse, origan, pin sylvestre, sauge, estragon, thym, violette … .
Afrique : géranium rosat, ylang-ylang, basilic, jasmin, arbre à thé niaouli, palmarosa, ravintsara, vanille, cèdre, encens, eucalyptus radié.
Asie : camphre, cardamone, patchouli, santal, citronnelle, noix de muscade, immortelle, poivre noir, cannelle, cardamone, gingembre, citron vert, rose, cajeput …
Amérique : Pin sylvestre, eucalyptus citronné, mandarine, orange douce, bois de rose, petit grain bigarade, verveine citronné, pamplemousse, menthe poivrée.
Les essences sont contenues dans de minuscules poches situées à la surface des feuilles, des graines, des fleurs, de l’écorce ou encore les racines d’une plante ou d’un arbre.
Quand vous froissez les feuilles d’une plante aromatique, les vaisseaux contenant l’huile se rompent et libèrent l’odeur. Vous avez sans doute fait cela avec une feuille de menthe.
Vous avez forcément déjà été en contact naturellement avec certaines huiles essentielles. Par exemple, lorsque vous épluchez une orange ou que vous pressez un citron, ce qui sent fort et pique les yeux, c’est de l’huile essentielle ou plus exactement de l’essence d’orange ou de citron présente dans le fruit. Vous en avez donc déjà consommé, n’est-ce-pas ?
La méthode d’extraction de l’huile essentielle dépend du type de plante. Dans la majorité des cas, l’extraction se fait par une méthode ancestrale d’extraction à la vapeur d’eau : la distillation.
Une fois récoltées, les plantes fraîches sont acheminées très rapidement pour démarrer rapidement la distillation qui va permettre d’extraire les huiles essentielles.
La distillation à la vapeur d’eau
Le principe de la distillation à la vapeur d’eau est assez simple. On plonge la partie de la plante dans une cuve appelé l’alambic dans lequel on fait passer de la vapeur d’eau à faible pression.
Cette vapeur d’eau au contact de la plante se charge des substances odorantes (les essences) contenus dans la plante. En ramenant cette vapeur d’eau à l’état liquide par refroidissement dans un serpentin, on récupère un mélange composé d’eau et d’huile essentielle dans un vase de décantation.
L’huile essentielle plus légère que l’eau est en suspension à la surface. On peut ainsi la recueillir facilement. L’eau obtenue est une eau florale ou hydrolat.
Voici une courte vidéo vous présentant la distillation des huiles essentielles :
L’extraction des essences d’agrumes
Certaines huiles essentielles, comme les essences d’agrumes (citron, orange, petit grain bigarade …) sont par contre extraites par pression à froid. Il n’y a pas de distillation à la vapeur d’eau.
Le but de l’extraction est de récupérer les composés biochimiques et thérapeutiques présents dans la plante aromatique, avec le minium de perte et de détérioration.
Le pressage ou « expression » est une méthode simple qui consiste en une pression à froid. Elle est utilisée quand les huiles essentielles se trouvent dans le zest d’un fruit et peuvent être libérées facilement.
Le produit obtenu est une essence qu’on ne devrait pas appeler huile essentielle. Mais pour simplifier, on a coutume de les appeler aussi huile essentielle.
Les pamplemousses, les oranges, les citrons et les citrons verts sont pressés mécaniquement. Le jus est ensuite séparé de l’essence.
La mise en flacon des huiles essentielles.
Une fois la plante distillée, on récupère d’un côté l’huile essentielle et de l’autre côté une eau florale (ou hydrolat). C’est pour cela que vous verrez souvent dans le commerce les 2 produits.
Par exemple, vous pouvez trouver l’eau florale de lavande et l’huile essentielle de lavande. C’est la même chose pour l’hélichryse, la tea tree (arbre à thé), le romarin, etc. …
Ne confondez pas les huiles essentielles avec les eaux florales (aussi appelés hydrolats). On ne les utilise pas du tout de la même façon.
L’huile essentielle est ensuite mise en flacon coloré pour la protéger de la lumière. Le flacon est étiqueté pour identifier son contenant et l’origine de la plante. C’est sous cette forme que vous la trouvez dans le commerce. Elle est donc 100% pure et naturelle.
Achat des huiles essentielles
Pour vos achats, je vous recommande de choisir des huiles essentielles bio. Cela garantit un savoir-faire et une meilleure qualité du produit final. Elles sont fabriquées à partir de plantes cultivées dans le respecte des normes bio.
Vous retrouverez les sigles suivants sur l’étiquetage.
Les informations obligatoires sur l’étiquetage.
Assurez-vous d’acheter une huile essentielle 100% pure et 100% naturelle. Sur l’étiquetage vous devez retrouver les mentions suivantes :
- le nom vernaculaire de la plante (citron, orange, lavande, …)
- Le nom latin de la plante (citrus limonum pour le citron, mentha piperita pour la menthe poivrée, …)
- l’organe producteur (racine, fleurs, somnité fleurie, …)
- la date limite d’utilisation
- le chémotype
Si une huile essentielle est authentique, sa dénomination botanique en latin doit apparaître sur l’étiquette ainsi que la liste des composants ou son chémotype.
Ainsi, dans le cas de l’huile essentielle de thym, doivent figurer le nom botanique de la plante, thymus vulgaris, ainsi que son constituant principal, le linalol ou le thymol. L’étiquette ou le site web du fabriquant doit également mentionner le pays d’origine prouvant qu’il s’agit d’une huile de plante aromatique.
A propos du chémotype, retenez simplement que certaines huiles essentielles peuvent porter des noms vernaculaires proches mais sont pourtant différentes. Vous avez par exemple la menthe qui se décline en 4 huiles essentielles différentes :
- menthe citronnée (Mentha citrata)
- menthe verte ( Mentha spicata)
- menthe des champs ( Mentha arvensis)
- menthe poivrée ( Mentha piperita).
Ces 4 huiles essentielles sont différentes et n’ont pas les mêmes propriétés. Pour ne pas vous tromper en achetant vos huiles, regardez toujours le nom latin.
Vous avez aussi plusieurs huiles essentielle de thym (à géraniol, à linalol, à thujanol, à thymol) ou de romarin.
Le prix d’un flacon d’huile essentielle
Pour le prix d’une huile essentielle, cette donnée est variable. Une grosse quantité de matière végétale est nécessaire pour obtenir une petite quantité d’huile essentielle.
Il faut près d’une tonne de fleur de petit grain bigarade cueillies à la main pour produire seulement 1 kilo d’huile de néroli.
En revanche, 1 tonne de clou de girofle permet d’obtenir jusqu’à 200 kgs d’huile de giroflier.
Même si un flacon vous paraît onéreux, sachez qu’il vous durera longtemps. En effet, les huiles essentielles sont si concentrées qu’il convient de n’employer que quelques gouttes à la fois.
Voyons maintenant pourquoi les huiles essentielles sont si intéressantes à utiliser.
Les principales propriétés des huiles essentielles
Une huile essentielle qui peut contenir jusqu’à 100 composants biochimiques dont les principes actifs sont à l’origine de ses propriétés et de son arôme. Chaque composant joue un rôle, mais certains prédominent dans l’une ou l’autre des huiles essentielles.
Les différentes molécules biochimiques des huiles essentielles leur confèrent de multiples, puissantes et très précieuses propriétés médicales. Même si j’ai une formation d’ingénieur en biochimie, on en va pas rentrer dans un cours de biochimie ici. Ce n’est pas utile et cela ne vous apprendra pas à mieux utiliser les huiles essentielles.
Je vais juste vous citer quelques composés les plus connus.
- Parmi ces composant on retrouve des alcools qui possèdent des propriétés antibactériennes. Ils sont par exemple présents dans les huiles essentielles de gingembre ou de genévrier. Parmi les alcools vous avez le Citronnelol, le Géraniol, le Lavandulo, le Linalol le Menthol, le Nérol, …
- Vous avez aussi des esters qui peuvent être antiseptiques comme par exemple dans les huiles essentielles de basilic, clou de girofle. Ils portent souvent le nom d’acétate de xxx .
- Enfin certains cétones participent à la régénération des cellules. C’est le cas par exemple des huiles de rose de Damas, camphre ou vétiver.
- Vous aussi les acides, les aldéhydes, les coumarines, les ethers, les lactones, les oxydes, les terpenes
Avec ces composés présents de manière naturelle, les huiles essentielles peuvent être par exemple être antalgiques, antiallergiques, anti-inflammatoires, antiseptiques, antispasmodiques, cicatrisantes, expectorantes, etc. …
Quelques exemples d’utilisation des huiles essentielles
Ainsi, certaines huiles seront plus adaptées pour prévenir ou soigner certaines maladies. D’autres seront particulièrement efficaces pour des douleurs ou des problèmes de digestion.
Enfin, certaines vous permettront de mieux gérer vos émotions (stress, anxiété, sommeil) ou seront intéressantes pour les soins de la peau.
Les possibilités d’utilisation des huiles essentielles sont gigantesques. C’est pour cela, qu’on utilise l’une ou l’autre de ces huiles essentielles en fonction de l’objectif souhaité.
Je vous donne quelques exemples.
Anti-inflammatoire et cicatrisante
La lavande vraie (ou officinale) est une des huiles essentielles les plus connues. C’est à la fois une huile essentielle anti-inflammatoire et cicatrisante. On peut donc l’utiliser pour des douleurs, des brûlures ou pour atténuer des cicatrices.
Les huiles anti-inflammatoires sont à utiliser pour des rougeurs, gonflement, sensation de chaleur. L’ylang-ylang, la gaulthérie couchée, la verveine, la camomille romaine et noble font partie de cette catégorie.
À ce sujet, lisez mon article « les 5 bonnes raison d’utiliser l’huile essentielle de lavande » si vous voulez en savoir plus sur la manière d’utiliser cette huile essentielle.
Antivirale ou expertorantes
La ravintsara quant à elle est antivirale et antibactérienne. C’est une des huiles essentielles les plus puissantes et les plus utilisées pour prévenir et soigner des maladies ORL. Elle permet également de renforcer le système immunitaire.
Vous trouverez aussi d’autres huiles essentielles antivirales comme l’eucalyptus radié, la niaouli, la tea tree, l’origan compact ou le thym à thujanol.
Pour favoriser l’expulsion du mucus, je vous conseille les huiles essentielles d’eucalyptus radié ou globulus, de ravintsara, de niaouli ou les huiles essentielles de famille des conifères (cyprès et pin sylvestre).
Antibactérienne
Les huiles essentielles antibactérienne peuvent s’utiliser pour des abcès, cystites, tuberculose ou infections à la suite d’une blessure.
Les plus connues dans cette catégorie sont la tea tree, la cannelle de chine, le clou de girofle, la ravintsara, la sarriette des montagnes, la lavande vraie et aspic et l’eucalyptus citronné.
Les huiles antifongiques
Les huiles essentielle antifongiques sont efficaces contre les mycoses. Les plus connues sont la tea tree, le laurier noble, la lavande aspic, ma sauge sclarée, … .
D’autres exemples
La liste est bien plus longue, vous avez aussi les huiles essentielles antalgique pour les douleurs (gaulthérie, eucalyptus citronné, laurier noble, clou de girofle, lavande, …).
D’autres huiles essentielles sont calmantes et sédatives à utiliser pour le stress, les problèmes de sommeil, l’anxiété. On retrouve dans cette catégorie la lavande vraie et aspic, le lavandin, les essences d’agrumes (mandarine, orange douce, petit grain bigarade) et la camomille romaine.
Lisez mon article complet sur la ravintsara. Vous y découvrirez de nombreuses recettes et astuces pour utiliser cette huile essentielle prodigieuse.
Je ne voudrais par finir cet article sans vous parler des précautions à prendre avec les huiles essentielles.
Précautions à prendre avec les huiles essentielles.
Les huiles essentielles sont très concentrées en principe actifs. C’est un avantage mais cela veut dire qu’elles en sont pas à prendre à la légère. Voici mes quelques recommandations avant de vous lancer.
- N’utilisez pas n’importe comment une huile essentielle que vous ne connaissez pas (ou tout simplement ne l’utilisez pas).
- N’augmentez jamais les doses indiquées et respectez également les fréquences proposées. Si 1 goutte est suffisante, n’utilisez pas 3 ou 4 gouttes pensant mieux faire !
- N’avalez jamais les huiles essentielles pures.
- N’injectez jamais d’huile essentielle par voie intraveineuse ou intramusculaire.
- Les huiles essentielles sont interdites pour les femmes enceintes ou allaitantes (sauf indication contraire).
- Pas d’huile essentielle pour les enfants de moins de 6 ans (sauf cas indiqués)
- Ne mettez pas d’huile essentielle pure sur la peau (sauf si cela est indiquée dans la recette).
- Vérifiez toujours la provenance et la qualité des huiles essentielles que vous achetez.
- Utilisez uniquement que des huiles essentielles pures et 100% naturelles (si possible bio).
- Ne laissez pas vos flacons d’huile essentielle à la portée des enfants.
